Au nom d’Allâh, le Clément le Miséricordieux.
L’érudit Abû Al-Mahâsin Jamâl Ad-Dîn Yûsuf Ibn Ahmad Ad-Dijwî, décédé en 1365 A.H., dit :
Nous avons reçu de nombreuses questions au sujet de tawhîd ar-rubûbiyyah et de tawhîd al-ulûhiyyah [1] : Quelle est leur signification ? Quelles en sont les implications ? Qui les a distingués ? Quels arguments soutiennent ou infirment la justesse de ces notions ?
Nous répondons — sachant que tout succès vient d’Allâh — :
L’auteur de cette thèse, réputé pour l’avoir soutenue, est Ibn Taymiyah, qui dit : « Les Messagers n’ont été envoyés que pour promouvoir tawhîd al-ulûhiyyah, c’est-à-dire la vocation exclusive de l’adoration à Allâh. Quant à tawhîd ar-rubûbiyyah, qui consiste à croire qu’Allâh est le Seigneur et le Gérant des mondes, nul ne l’a contesté parmi les polythéistes et les musulmans, comme le prouve la Parole du Très-Haut : « Si tu leur demandes qui a créé les cieux et la terre, ils répondront : Allâh » [2]. »
Puis les tenants de cette opinion ont ajouté : « Ceux qui usent du tawassul [3] par le biais des Prophètes et des saints, demandant leur intercession et les invoquant lors des épreuves, en sont des adorateurs. Ce sont des hérétiques, en vertu du fait qu’ils croient à la divinité (ulûhiyyah) de ces idoles, des Anges et du Christ. Ce n’est pas en croyant à la seigneurie (rubûbiyyah) de ces idoles qu’ils ont sombré dans l’hérésie mais en se détournant du tawhîd al-ulûhiyyah par le culte qu’ils vouent à ces choses. Ceci s’applique également aux visiteurs des tombes qui recherchent l’intercession des saints et leur demandent des choses que seul Allâh — Exalté soit-Il — peut accomplir. » Pis encore, Muhammad Ibn `Abd Al-Wahhâb dit : « Leur hérésie est pire que celle des idolâtres. »
Si on le souhaite, je pourrais également citer sa malheureuse et audacieuse sentence à ce sujet. Quoiqu’il en soit, il s’agit là brièvement de leur ligne de pensée, qui comprend plusieurs points que nous allons passer en revue succinctement. Notre propos s’articulera en deux volets, et nos arbitres seront la raison et les textes de la révélation.
Leur subdivision du monothéisme en tawhîd ar-rubûbiyyah et en tawhîd al-ulûhiyyah est une subdivision inédite et inconnue avant Ibn Taymiyah, allant par ailleurs à l’encontre de la raison comme on pourra le constater [4]. Lorsqu’une personne embrassait l’islam, le Messager d’Allâh — paix et bénédictions sur lui — ne lui enseignait pas que le monothéisme comportait deux volets et que l’on ne devenait musulman qu’après avoir adhéré à tawhîd al-ulûhiyyah. Il ne fit aucune allusion à ce sujet, pas même par un mot, et nul, parmi le salaf [5], dont les tenants de la subdivision se réclament frauduleusement à tout bout de champ [6], n’a opéré cette distinction.
Cette subdivision n’a aucun sens car une vraie divinité est un vrai seigneur, et une fausse divinité est un faux seigneur. Seul un seigneur est digne d’être adoré et divinisé. Réciproquement, cela n’a aucun sens d’adorer celui qu’on ne tient pas pour un seigneur capable d’octroyer le bien et d’infliger le mal. L’un est la conséquence de l’autre comme cela est stipulé dans la Parole du Très-Haut : « Il est le Seigneur des cieux et de la terre et de tout ce qu’il y a entre eux. Adore-Le donc, et sois constant dans Son adoration. Lui connais-tu un égal ? » [7] Ainsi, l’adoration est-elle la conséquence du statut de Seigneur. Si l’on ne croit pas en effet que tel seigneur est capable d’octroyer le bien et d’infliger le mal, alors cela n’a pas de sens de l’adorer, comme nous venons de le dire. Le Très-Haut dit aussi : « Que ne se prosternent-ils devant Allâh Qui fait sortir ce qui est caché dans les cieux et la terre, et Qui sait ce que vous cachez et aussi ce que vous divulguez ? » [8] Ce verset indique qu’il ne faut se prosterner que devant Celui dont la Toute-Puissance [9] est avérée et qu’il est insensé de se prosterner devant autre que Lui. Voilà pour l’aspect rationnel de la chose. C’est également ce qu’établissent le Coran et la Sunnah.
Le Coran dit pour sa part : « Il (Allâh) ne va pas vous commander de prendre pour seigneurs Anges et Prophètes » [10]. Il affirme ainsi la pluralité des seigneurs chez les idolâtres. Malgré cette affirmation explicite du Coran selon laquelle les polythéistes prenaient les anges pour des seigneurs, Ibn Taymiyah et Muhammad Ibn `Abd Al-Wahhâb disent d’eux qu’ils étaient des monothéistes dans le sens où ils adhéraient à tawhîd ar-rubûbiyyah et ne reconnaissaient qu’un seigneur unique ; leur polythéisme ne proviendrait ainsi que de leur refus de proclamer l’unicité de la divinité !!
Joseph — paix sur lui — dit à ses deux compagnons de geôle, alors qu’il les invitait au monothéisme : « Lequel est meilleur : des seigneurs disparates ou Allâh, l’Unique, le Dominateur suprême ? » [11] Allâh — Exalté soit-Il — dit aussi : « Ils ne croient pas au Tout Miséricordieux. Dis : ’C’est Lui mon Seigneur’ » [12] ; les infidèles, quant à eux, ne le reconnaissent pas comme seigneur. La Parole du Très-Haut « Mais c’est Allâh, mon Seigneur » [13] vient également interpeler ceux qui nient Son statut de Seigneur. Considèrons également les propos tenus pas les polythéistes le Jour de la Résurrection : « Par Allâh ! Nous étions certes dans un égarement évident, alors que nous faisions de vous des égaux au Seigneur des mondes » [14]. Ainsi, ils élevaient leurs idoles au statut de seigneurs, comme le suggère la lettre du texte. Considèrons aussi la Parole du Très-Haut : « Et quand on leur dit : « Prosternez-vous devant le Tout Miséricordieux », ils disent : « Qu’est-ce donc que le Tout Miséricordieux ? Allons-nous nous prosterner devant ce que tu nous commandes ? » » [15] Peut-on seulement admettre que celui qui profère de tels propos puisse être considéré comme un monothéiste ou un croyant ? Ou encore : « Or ils disputent au sujet d’Allâh » [16] ; il existe de nombreux autres exemples que nous ne citerons pas, par souci de concision.
Ainsi donc, ces infidèles n’adhéraient manifestement pas au tawhîd ar-rubûbiyyah — contrairement à ce que prétendait Ibn Taymiyah. Joseph — paix sur lui — n’invita ses compagnons de geôle à rien d’autre qu’au tawhîd ar-rubûbiyyah, car il n’y a pas chez lui cette distinction entre tawhîd ar-rubûbiyyah d’une part et tawhîd al-ulûhiyyah d’autre part. Ibn Taymiyah et ses partisans connaîtraient-ils le monothéisme mieux que Joseph — paix sur lui — et trouveraient-ils à redire dans son usage du vocable « seigneurs » au lieu de « divinités » ?!
Allâh dit lors de l’établissement du pacte avec les hommes [17] : « Ne suis-je pas votre Seigneur ? » [18] Si la reconnaissance d’Allâh comme seigneur unique ne suffisait pas, et que ce critère se trouvait rempli par les polythéistes, sans qu’il leur soit de la moindre utilité — comme le prétendait Ibn Taymiyah —, alors il ne conviendrait pas d’établir le pacte de cette façon et les hommes ne diraient pas le Jour de la Résurrection : « Vraiment, nous n’y avons pas fait attention » [15]. Il aurait fallu qu’Allâh change la formulation du pacte de manière à ce qu’ils proclament Son unicité en tant que divinité, étant donné que tawhîd ar-rubûbiyyah ne suffirait pas — comme le prétendent Ibn Taymiyah et ses partisans. Nous pouvons bien entendu développer ce point davantage. Mais quoi qu’il en soit, Allâh S’est satisfait de la reconnaissance de Son statut de Seigneur. Si le tawhîd ar-rubûbiyyah et le tawhîd al-ulûhiyyah étaient dissociés, Il leur aurait demandé de reconnaître Son statut de Divinité également.
À ce propos, on peut citer le verset suivant : « C’est Lui qui est dieu dans le ciel et dieu sur terre » [19]. Il est dieu sur terre quand bien même il ne resterait plus personne pour L’adorer comme cela sera le cas à la fin des temps. Si les tenants de la subdivision du monothéisme objectent que, ce que l’on entend par là, c’est qu’Il est digne d’être adoré, nous répondons alors qu’il n’y a donc aucune différence entre le dieu et le seigneur, puisque celui qui est digne d’être adoré n’est autre que le seigneur. D’ailleurs, le débat entre Pharaon et Moïse — paix et bénédictions sur lui — ne portait que sur la qualité de seigneur. Pharaon dit en effet : « Je suis votre Seigneur le Très-Haut » [20] ; il dit aussi : « Si tu adoptes une autre divinité que moi, je te ferai prisonnier » [21] ; il est inutile de s’étendre davantage sur ce point.
Pour ce qui est des preuves tirées de la Sunnah prouvant l’inconsistance de cette thèse de la subdivision du monothéisme, on peut mentionner le fait que les Anges interrogent le défunt sur son seigneur et non pas sur son dieu ; les Anges ne sont, en effet, ni des taymiyens ni des demeurés. Si l’on s’en tenait à cette thèse de la subdivision, il aurait fallu que les Anges interrogent le défunt sur l’identité de son dieu, et non pas sur celle de son seigneur, ou qu’ils l’interrogent sur les deux à la fois !
Quant à la Parole du Très-Haut : « Si tu leur demandes qui a créé les cieux et la terre, ils répondront Allâh » [2], elle signifie que les infidèles disent avec leurs langues ce en quoi ils ne croient pas dans leur cœur, se pliant — bien malgré eux — au besoin du moment, face aux arguments décisifs et aux signes manifestes. Ils disent cela alors qu’ils n’en sont pas convaincus au plus profond de leurs cœurs et de leurs consciences. La preuve en est qu’ils associent à cette parole des actes démontrant leur mensonge, qu’ils attribuent la capacité d’octroyer le mal et d’infliger le bien à autre qu’à Lui, qu’ils ignorent complètement Allâh, et Lui préférent autrui dans les affaires les plus prosaïques. Par exemple, ils dirent à Hûd — paix sur lui — : « Nous dirons plutôt qu’une de nos divinités t’a affligé d’un mal. » [22] Comment Ibn Taymiyah peut-il dire entre autres que ces gens croient que les idoles ne peuvent infliger le mal ni octroyer le bien ? Considèrons aussi ce qu’ils font de leurs cultures et de leurs bestiaux : « Ils disent : « Ceci est pour Allâh — d’après leurs prétentions — et ceci pour nos divinités. » Mais ce qui est pour leurs divinités ne parvient pas à Allâh, tandis que ce qui est pour Allâh parvient à leurs divinités. » [23] Ils donnaient ainsi la préséance à leurs divinités par rapport à Allâh — Exalté soit-Il — et ce, dans la moindre de leurs affaires.
Au sujet de leurs croyances idolâtres, Allâh clarifie : « Nous ne vous voyons point accompagnés des intercesseurs que vous prétendiez être nos associés. » [24] Il rappelle donc que ces gens croient que leurs divinités sont associées à Allâh. Un exemple qui caractérise cette croyance réside en la parole de Abû Sufyân lors de la bataille de Uhud : « Ô Hubal, sois supérieur » ce à quoi le Prophète — paix et bénédictions sur lui — répondit : « Allâh est le Supérieur le Magnifique ». Après lecture de ces paroles, où parvient-on à déceler le moindre soupçon de ce monothéisme qu’Ibn Taymiyah attribue aux polythéistes, à travers tawhîd ar-rubûbiyyah, lorsqu’il dit qu’ils sont en cela parfaitement semblables aux musulmans mais qu’il leur manque tawhîd al-ulûhiyyah pour parfaire leur monothéisme ?
Plus probante encore est cette parole divine : « N’injuriez pas ceux qu’ils invoquent en dehors d’Allâh, car par agressivité, ils injurieraient Allâh, dans leur ignorance. » [25]. De nombreux autres versets de ce genre existent, mais qu’il serait long de développer ici. Perçoit-on donc chez ces polythéistes un quelconque monothéisme digne d’être qualifié de « credo » (`aqîdah) ?
Mais, malgré tout, les taymiyens diront que les idolâtres adhéraient à tawhîd ar-rubûbiyyah et que les Messagers ne les combattirent que pour promouvoir tawhîd al-ulûhiyyah, dont l’abandon est la seule raison justifiant leur infidélité ! J’ignore à quoi rime cette restriction alors que les idolâtres ont démenti les Prophètes, rejeté la révélation, rendu licites les interdits, nié la résurrection et le Jour dernier, affirmé qu’Allâh avait une compagne, un enfant et que les anges étaient Ses filles : « Certes, ils disent dans leur calomnie : « Allâh a engendré » ; mais ce sont certainement des menteurs ! » [26] Les Messagers ne les auraient donc combattus pour rien de tout cela, mais uniquement parce qu’ils n’adhéraient pas à tawhîd al-ulûhiyyah — comme ils le prétendent ! Et en dehors de ce point, ils seraient parfaitement semblables aux musulmans ! Et les musulmans seraient même pires, selon Ibn `Abd Al-Wahhâb !
Laissant tout cela de côté, nous ajoutons pour les tenants de cette subdivision : À supposer qu’il y ait une différence entre tawhîd ar-rubûbiyyah et tawhîd al-ulûhiyyah — comme ils le prétendent —, le tawassul [3] ne contrevient en rien à tawhîd al-ulûhiyyah, car il ne relève en rien de l’adoration, que ce soit au plan linguistique, juridique ou coutumier. Nul n’a jamais dit que le fait d’invoquer ou d’implorer l’intercession des gens pieux était un acte d’adoration. Le Messager — paix et bénédictions sur lui — ne nous a rien dit de tel non plus. S’il s’agissait d’un culte ou d’un semblant de culte, cela ne serait autorisé ni par l’entremise d’une personne vivante ni par l’entremise d’un défunt.
Si quelqu’un objecte qu’Allâh est plus proche de nous que notre veine jugulaire et qu’il n’y a, par conséquent, nul besoin d’un intermédiaire, nous lui répondons : « Tu as retenu une vérité alors que de nombreuses autres t’ont échappé. » Cette opinion qui est tienne implique que l’on délaisse les causes et les moyens dans toutes les affaires, alors que le monde est pourtant fondé sur une Sagesse dans laquelle la loi de causalité occupe une place primordiale.
Cela implique aussi qu’il n’y aurait pas d’intercession le Jour de la Résurrection — chose pourtant nécessairement connue de la religion — parce que, selon cette opinion, il n’y a nul besoin d’intercession, puisqu’Allâh n’a pas besoin d’un intermédiaire, étant Lui-Même plus proche que l’intermédiaire. Cela implique aussi que `Umar se soit trompé lorsqu’il dit : « Nous nous adressons à Toi par l’oncle de Ton Prophète, Al-`Abbâs. » »
Au final, cela reviendrait à nier la causalité, ce qui contredit la loi divine sur laquelle se fondent tous ces mondes, du début à la fin. Cela implique aussi que les détracteurs du tawassul [3] se rendent coupables de ce dont ils accusent les musulmans, car ils ne peuvent point délaisser les causes et les moyens : ce sont d’ailleurs ceux qui s’y accrochent le plus.
Nous devons également souligner que la distinction entre le vivant et le mort dans ce domaine n’a aucun sens, étant donné que la personne qui implore l’intercession ne demande rien au défunt, mais s’adresse à Allâh en faisant valoir la dignité de ce défunt auprès d’Allâh, Son amour pour lui, et ainsi de suite. S’agit-il d’une divinisation ou d’une adoration du défunt ? Ou bien est-ce la vérité qui ne fait point de doute ? En vérité, ce sont des gens qui hasardent des opinions sans examen minutieux. Comment en serait-il autrement alors que le tawassul [3] est permis ? Son mérite est même connu, chez l’ensemble des musulmans.
On pourra se reporter aux ouvrages de référence des quatre écoles juridiques, y compris l’école hambalite, pour ce qui concerne les règles de bienséance à observer lors de la visite du Prophète — paix et bénédictions sur lui — où il est recommandé de supplier Allâh — Exalté soit-Il — par l’entremise du Prophète. Jusqu’à ce que vienne Ibn Taymiyah, diverge du consensus et s’oppose à ce qui est établi dans les consciences saines, se plaçant ainsi en porte-à-faux aussi bien vis-à-vis de la raison que vis-à-vis des textes de la révélation.
P.-S.
Traduit de l’arabe du site Al-Razi.net.
Notes
[1] L’expression tawhîd ar-rubûbiyyah désigne la proclamation de l’unicité d’Allâh en Sa qualité de seigneur ; le terme rubûbiyyah dérive de rabb (seigneur) et désigne la qualité de seigneur. L’expression tawhîd al-ulûhiyyah désigne la proclamation de l’unicité d’Allâh en Sa qualité de divinité ; le terme ulûhiyyah dérive de ilâh (divinité ou dieu) et désigne la qualité de dieu. La traduction de ces expressions nécessitant des périphrases peu gracieuses, nous conserverons les expressions arabes tawhîd ar-rubûbiyyah et tawhîd al-ulûhiyyah tout au long de cet article. Bien entendu, le monothéisme dans son acception islamique requiert que l’on proclame l’unicité d’Allâh en Sa qualité de Seigneur et aussi en Sa qualité de Dieu, ce que nul ne conteste dans cet article. NdT.
[2] Sourate 31, Luqmân, verset 25. NdT.
[3] Pour de plus amples détails, conférer les développements de Sheikh `Atiyyah Saqr sur la notion de tawassul publiés sur notre site. NdT.
[4] Le monothéisme, en arabe tawhîd, consiste à proclamer l’unicité de Dieu — Exalté soit-Il. Il est à la fois le Seigneur et Créateur de l’Univers et de toutes les créatures qu’il renferme, et Il est la seule divinité digne d’être adorée. « Rien n’est à Sa ressemblance et Il est l’Audient le Clairvoyant. » Tout monothéiste, au sens islamique du terme, doit nécessairement proclamer l’unicité de Dieu ainsi définie. Nul ne peut être monothéiste à moitié, le monothéisme ne se fragmente pas, telle est, en substance, la thèse défendue dans cet article par Sheikh Yûsuf Ad-Dijwî — qu’Allâh lui fasse miséricorde. NdT.
[5] Le terme salaf, souvent traduit par « pieux prédécesseurs », désigne dans la terminologie musulmane les premiers musulmans, et notamment les trois premières générations, à savoir les Compagnons du Prophète — qu’Allâh les agrée —, leurs Successeurs et les Successeurs des Successeurs ; leurs opinions et pratiques servent d’argument dans les questions théologiques sous certaines conditions que nous n’aborderons pas dans cette note. Parfois, ce terme est utilisé dans son sens premier, c’est-à-dire « prédécesseurs ». NdT.
[6] Sheikh Ad-Dijwî fait allusion ici aux soi-disants disciples d’Ibn Taymiyah et du salaf, qui se présentent comme étant les « salafis ». NdT.
[7] Sourate 19, Maryam, Marie verset 65. NdT.
[8] Sourate 27, An-Naml, Les Fourmis, verset 25. NdT.
[9] La Toute-Puissance est une caractéristique du Vrai Seigneur. NdT.
[10] Sourate 3, Âl `Imrân, La Famille d’Amram, verset 80. NdT.
[11] Sourate 12, Yûsuf, Jospeh, verset 39. NdT.
[12] Sourate 13, Ar-Ra`d, Le Tonnerre, verset 30. NdT.
[13] Sourate 18, Al-Kahf, La Caverne, verset 38. NdT
[14] Sourate 26, Ash-Shu`arâ’, Les Poètes, versets 97 et 98. NdT.
[15] Sourate 25, Al-Furqân, Le Discernement, verset 60. NdT.
[16] Sourate 13, Ar-Ra`d, Le Tonnerre, verset 13. NdT.
[17] L’établissement du pacte renvoie au pacte mentionné dans le verset 172 de la sourate Al-A`râf : « Et quand ton Seigneur tira des reins des fils d’Adam leur descendance et les fit témoigner contre eux-mêmes : « Ne suis-Je pas votre Seigneur ? » Ils répondirent : « Mais si, nous en témoignons… » – afin que vous ne disiez point, au Jour de la Résurrection : « Vraiment, nous n’y avons pas fait attention » ». NdT.
[18] Sourate 7, Al-A`râf, Les Limbes, verset 172. NdT.
[19] Sourate 43, Az-Zukhruf, L’Ornement, verset 84. NdT.
[20] Sourate 79, An-Nâzi`ât, Les Tireuses, verset 24. NdT.
[21] Sourate 26, Ash-Shu`arâ’, Les Poètes, verset 29. NdT.
[22] Sourate 11, Hûd, verset 54. NdT.
[23] Sourate 6, Al-An`âm, Les Bestiaux, verset 136. NdT.
[24] Sourate 6, Al-An`âm, Les Bestiaux, verset 94. NdT.
[25] Sourate 6, Al-An`âm, Les Bestiaux, verset 108. NdT.
[26] Sourate 37, As-Sâffât, versets 151 et 152. NdT.
Autre réfutation (1) :
Son invention du double ou triple tawhid
Parmi les paroles innovées d’ibn taymiyyah il y’a sa division du tawhid en deux catégories :
Tawhid rububiyyah et tawhid al uluhiyyah, tour à tour l’unicité de la seigneurerie et l’unicité de la divinité. La première dit il consiste en la reconnaissance d’Allah en tant que Créateur, une croyance partagée par les croyants et les non-croyants. La seconde dit-il et l’affirmation qu’Allah et le seul vrai Dieu et Le Seul digne d’être adoré, croyance exclusivement partagée par les musulmans. Selon lui la conclusion logique qui découle de cette division du tawhid est : ‘celui qui ne connait pas tawhid al uluhiya, son acceptation du tawhid arububiya ne peut être prise en compte parce que les idolâtres avaient aussi la même croyance (Reconnaissance en tant que créateur).
Il est à noter qu’il comparait qui les érudits du mouvement du ‘Kalam’ aux arabes qui adoraient les idoles ayant accepté tawhid rubbubiya mais renié le tawhid al uluhiya. Cette dialectique a aussi été adoptée par ibn Abi al izz dans son commentaire de la ‘aquida tahawiya
Réfutation du triple tawhid par At-Tubbani
Le tawhîd al-rubûbiyya and tawhid al-ulûhiyya a été inventé par Ibn Taymiyyah qui affirmait que tout les musulmans sous l’influence du courant de pensée des mutakallimun adoraient un autre qu’allah à cause de leur ignorance du tawhid al Uluhiya. Il disait que le seul tawhid que les musulmans connaissaient était le tawhid arububiyah qui consistait à affirmer qu’Allah est le créateur de toute chose, tout comme les polythéistes selon lui. Mouhammad ibn Abdul wahab imita Ibn taymiyyah dans sa division du tawhid et d’autres imitèrent mouhammad ibn abdul wahab. Un grand savant al-Sayyid Ah.mad ibn Zaynî Dah.lân réfuta cette subdivision du tawhid dans une partie de son épitre al-Durar al-Saniyya fî al-Radd `alâ al-Wahhâbiyya (La perle resplendissante réfutant les Wahabis) C’est ce que fit aussi le savant Shaykh Ibrâhîm al-Samannûdî al-Mansûri qui répondit de très belle manière dans son livre Sa`âdat al-Dârayn fî al-Radd `alâ al-Firqatayn al-Wahhâbiyya wa al-Zâhiriyya
(Réponse éclatante aux deux sectes wahabis et zahiris). Sheikh Salâmat al-`Azzâmî a aussi réfuté la division du tawhid dans son livre al-Barâhin al-Sât.i`a fî Radd Ba`d. al-Bida` al-Shâ’i`a (Les preuves lumineuses réfutant certaines innovations répandues)
L’imam ahmad Ibn hanbal n’a jamais dit que le tawhid se divisait en deux, d’un coté tawhid rububiya et de l’autre tawhid al uluhiya. Il n’a jamais dit non plus que celui qui ne connait pas tawhid al uluhiya, son acceptation du tawhid arububiya ne peut être prise en compte parce que les idolâtres avaient aussi la même croyance. Aucun parmi les
khalafs ni aucun salafs ni aucun compagnons du prophète sws n’a dit cette parole et aucun n’a divisé le tawhid en deux.
Si tout les djins et les humains se regroupaient pour faire dire au prophète ce qu’il n’ a pas dit en tant que vérité, même avec des chaines de transmission faible, ils n’y arriveraient pas
Les livres de la sounnah du prophète abondent de références stipulant que le prophète mouhammad sws appelait les gens à Dieu en témoignant qu’il n’y’a de dieu qu’allah et que mouhammad et le messager d’allah. L’attestation de foi impliquait naturellement et nécessairement le rejet des idoles.
Un des récits les plus connu et celui de Mu`âdh ibn Jabal qui a été envoyé par le prophète sws au Yemen, celui-ci lui dit « Appelle les a témoigner qu’il n’ya de divinité qu’ Allah et que mouhammad est le messager d’allah » Ce récit est rapporté dans les six recueils de traditions authentiques.
Ibn hibban déclare bon le récit suivant: Un bédouin arabe a rapporté au prophète sws qu’il a vu la nouvelle lune, le prophète sws a alors demandé au bédouin de prononcer l’attestation de foi sans poser d’autres questions, il a ensuite ordonné aux gens de jeuner.
Si l’on suit la logique de l’énormité prononcée par Ibn Taymiyyah, on arrive au constat suivant : Le prophète aurait du nécessairement appelé les gens au tahwid al uluhiyah car ceux-ci l’ignoraient, alors que le tawhid arububiyah a toujours été connu, si l’on suit toujours le même raisonnement il aurait du dire à mu’adh « appelle les au tawhid al uluhiyyah » et il aurait du demander au bédouin ayant vu la nouvelle lune « connaîs- tu le tawhid al uluhiyyah
Ibn Marzuq est le pseudonyme du Shaykh Muh.ammad ibn `Alawî’ Shaykh, Muh.ammad al-`Arabî ibn al-Tubbânî al-Maghribî al-Mâlikî al-Makkî (d. 1390) auteur des deux livres Barâ’at al-Ash`ariyyîn and al-Ta`qîb al-Mufîd `alâ Hady al-Zura`î al-Shadîd réfutant ibn taymiyyah et ibn al Qayyim ainsi que les allégations des wahabis à l’encontre des Ash’aris
Source: Aslama
Autre réfutation (2) :
Ceci est un chapitre préventif et un foyer de lumière élevé, qui dénigre (scientifiquement) la trinité concernant la décomposition du « tawhid » (unicité d’Allah), en « tawhid rouboubiya » ( unicité de la souveraineté ), « tawhid el oulouhiya » (unicité de la divinité) et « tawhid el esmaa wa essifat » (unicité des noms et attributs divins).
Ma réflexion sur ce point, est naît de mon étude de certains livres traitant du tawhid, et des différents dogmes qui préconisent cette décomposition qui a été faite sans légitimité et sans raison.
Plus particulièrement, car cette décomposition n’est connue d’aucun prédécesseur. Mais elle fût innovée et répandue après le septième siècle de l’hégire. J’ai voulu donc prévenir afin qu’aucun étudiant en quête de savoir ne prenne cette décomposition du « tawhid » comme une réalité scientifique et islamique.
Nous demandons à Allah le plus haut son secours.
Il est plus particulièrement nécessaire de prévenir sur la troisième composition de ce tawhid (qui est l’unicité des noms et des attributs), et d’expliquer le but visé par cela dans ce livre qu’Allah nous agréés
Saches que la décomposition du tawhid en ces trois catégories est nulle. Certains auteurs récents ont parlé en faveur de cette décomposition. Parmi eux, l’auteur de l’exégèse de la «’aquida attahawiya » Ibn abi el ‘iz qui se qualifie de hanafi (adepte de l’école juridique hanafite). Il a dans son éxegese répliqué à l’auteur de l’œuvre original l’Imam Ja’far Ettahawi el hanafi – qu’Allah lui fasse miséricorde – sur certains points, tout en laissant apparaître son attachement au «madhab» (école juridique) des saints prédécesseurs (Salaf salah). Il a dans son exégèse démenti clairement le Coran la sunna et le consensus (ijma’). Ainsi que la ‘aquida des gens de la sunna et du groupe (ahlou essouna wa el jama’a) contenus dans les propos de l’Imam Abou Ja’far Attahawi.
Avec cette exégèse de la tahawiya ces propagateurs pensaient , qu’ils pourraient (avec cet écrit imbibé d’erreurs et de contradictions diverses) convaincre les gens, qu’ils représentent la ‘aquida de l’Islam alors qu’ils ont modifié et caché ce qui ne leur plaisaient pas dans la ‘aquida de Attahawi (qu’Allah lui fasse miséricorde). Alors qu’elle est la ‘aquida sur laquelle il y a consensus sur sa véracité et sa justesse . Et qui représente la ‘aquida des partisans de la vérité des gens des trois premières générations.
Ibnou Abi al ‘iz dans son exégèse précédemment citée a certes proclamé cette décomposition : il écrit : « le tawhid se décompose en trois catégories, le premier concerne les propos sur les attributs, le second la souveraineté qui démontre qu’Allah est le seul créateur de toute chose, le troisième celui de la divinité qui démontre qu’Allah seul doit être adoré sans associé. »
Commençons donc par démontrer avec certitude que cette décomposition est nulle, et à renier ces expressions avec l’aide d’Allah :
Allah le plus haut a certes envoyé notre Maître Muhammad – qu’Allah lui accorde la paix et la grâce – avec les paroles du tawhid (il n’y a nul divinité si ce n’est Allah et Muhammad est l’envoyé d’Allah), nous incitant à y adhérer et a promis le Paradis à celui qui prononce cette attestation avec foi. De nombreux versets, sources fiables et véridiques confirment cela. Parmi elles les propos d’Allah le plus haut qui dit :
« Saches donc qu’en vérité il n’y a point de divinité à part Allah ».Sourate 47 : « Muhammad » verset 19.
ainsi que :
« Et quiconque ne croit pas en Allah et à Son messager, alors pour les mécréants nous avons préparé une fournaise ardente. »Sourate 48 : La victoire éclatante (Al-Fath) verset 13.
Le Prophète – qu’Allah lui accorde la paix et la grâce – a dit :
« Celui qui témoigne qu’il n’y a nulle divinité si ce n’est Allah sans associé, et que Muhammad est Son serviteur et Son envoyé, et que Aissa est Son serviteur et Son envoyé et Ses paroles transmises et esprit de Lui, que le paradis est vérité que le feu est vérité, Allah le fera entrer au paradis par ses actions »Rapporté par El Boukhari (6/474) et Mouslim (57/1 n° 46).
Il dit aussi – qu’Allah lui accorde la paix et la grâce – :
« J’ai été ordonné de combattre les gens jusqu’à ce qu’ils témoignent qu’il n’y a nulle divinité si ce n’est Allah et que je suis l’envoyé d’Allah, s’ils le proclament, ils auront alors préservé de moi leur sang et leurs biens, et leur jugement revient à Allah. » Rapporté par El Boukhari (75/1) et Mouslim (53/1).
De par ces versets coraniques et ces hadiths authentiques il apparaît clairement qu’Allah le plus haut nous a démontré que le tawhid est : « Il n’y a nulle divinité si ce n’est Allah et Muhammad est son envoyé. »
Allah – Exalté soit-Il -n’a certes jamais démontré dans son livre, et ni le Prophète – qu’Allah lui accorde la paix et la grâce – dans sa sunna que le tawhid se divisait en trois catégories (tawhid de la souveraineté, tawhid de la divinité, et tawhid des attributs et noms divins), de plus ni les compagnons ni un des saints prédécesseurs n’ont décomposé le tawhid de cette façon.
Cette décomposition en fait est une innovation condamnable qui est apparu au huitième siècle de l’hégire, soit huit cent ans après la mort du Prophète – qu’Allah lui accorde la paix et la grâce -, et nul avant cette époque ne parla de cette décomposition.
Le but visé par cette décomposition du tawhid, est de qualifier de mécréant les croyants n’adoptant pas cette voie, et ceci en argumentant qu’ils ont unifié Allah en ce qui concerne la souveraineté ( tawhid rouboubiya ) comme l’ensemble des mécréants et prétendant qu’ils n’ont pas unifier Allah dans la divinité (qui est le tawhid de l’adoration). Grâce à cela ils ont pu rendre apostat ceux qui parmi les musulmans invoquaient Allah par l’intermédiaire d’un Prophète ou par les saints (al moutawassiloune). Ainsi qu’un nombre important de gens voyant le contraire de leur avis, et la raison de tout cela est le harani (habitant de la province ce Haran dans le « Cham » l’auteur veut désigner ibn taymiya). Sur cette voie c’est engagé l’éxègeste de la tahawiya ibnou abi al ‘iz le surnommé «el hanafi », qui a contredit l’Imam el Hafid Attahawi el Hanafi dans sa ‘aquida et ceci dans différents domaines.
Parmi ces contradictions : l’Imam Attahawi renie la notion de limite (el had) à Allah le plus haut, l’éxegese lui Lui reconnaît des limites, également Attahawi renie l’existence de sens ou point cardinaux à Allah, l’exégèse lui Lui en reconnaît.
Au point que le grand savant ‘Ali el Qari el Hanafi à dit au sujet de l’auteur de l’éxegese dans l’ouvrage el fiqhou el akbar page 172 :
« Il est le partisan d’une école (madhab) nulle suivant un groupe d’innovateurs !!! »
Il est nécessaire que nous démontrions le caractère impropre et incorrect de la décomposition du tawhid dans cette petite et modeste introduction de façon succincte. Nous commencerons par les meilleurs propos ceux qui sont courts et formels, nous disons donc par la grâce d’Allah :
Premièrement : Il est nullement reconnu dans notre doctrine (Islam), l’appellation d’unificateur (muwahid) à quiconque rejette ne serait ce qu’un empan de notre foi musulmane (‘aquida). Ceci est prouvé par le coran et la sunna, de plus il nous est interdit de dire ce que la loi ne dit pas. Il ne nous est pas autorisé de qualifier d’unificateur celui qui reconnaît le caractère existentiel et divin d’Allah et qui n’accepte pas l’islam comme religion mais nous disons de lui qu’il est mécréant (kaafar).
La preuve est qu’Allah dit :
« Nous les adorons que pour qu’ils nous rapprochent davantage d’Allah. » En vérité Allah jugera parmi eux sur ce en quoi ils divergèrent. Allah ne guide pas celui qui est menteur est grand ingrat (mécréant). »Sourate 39 : Les groupes (Az-Zumar) verset 3.
Allah les a qualifiés de menteur et d’incrédule, de plus Allah a été très expressif en les caractérisant de mécréant. Alors comment peut on dire qu’ils sont unificateur du tawhid de la souveraineté alors qu’Allah les a déclarés incrédule de façon clair ?!
Deuxièmement : Les mécréants qui disaient, selon les descriptions citées dans les paroles d’Allah :
« Si tu leur demandais : « Qui a créé les cieux et la terre ? » Ils diraient assurément « Allah » ». Sourate 39 : Les groupes (Az-Zumar) verset 38.
ainsi que ceux qui disaient : « Nous les adorons que pour qu’ils nous rapprochent davantage d’Allah. »(Sourate 39 : Les groupes (Az-Zumar) verset 3), n’avaient aucune foi en l’unicité d’Allah dans la souveraineté (si nous considérions cette décomposition du tawhid) ainsi qu’en l’existence d’Allah.
Et ceci est prouvé par les preuves que je vais avancer si Allah le veut. En réalité ils ont tenu ces propos face aux argumentations du Prophète – qu’Allah lui accorde la paix et la grâce -, qui prouvait l’existence d’Allah et qui anéantissait de ce fait leur foi en ces divinités qu’ils adoraient en dehors d’Allah. De ce fait Allah a ordonné a Son Messager de discuter avec eux à propos de leur croyance polythéiste. Et d’argumenter sa position et de leur prouver la vérité, Allah dit :
« Et discutes avec eux de la meilleure façon. »Sourate 16 : Les abeilles (An-Nahl) verset 125.
Lorsque le Prophète – qu’Allah lui accorde la paix et la grâce – leur prouvait l’existence d’Allah et son unicité, et qu’il n’y a nulle autre divinité si ce n’est Lui, et leur demandait de délaisser ces statues devant lesquelles ils se prosternaient en dehors de Lui. Ils se trouvaient alors gênés et à cours d’argument. Ils disaient alors en réponse à la question du Prophète – qu’Allah lui accorde la paix et la grâce – : « Qui donc a créé les cieux et la terre ? Ils dirent « Allah », et ils prétendaient en disant : « Nous les adorons (les statues) que pour qu’ils nous rapprochent davantage d’Allah. » Ceci est bien évidemment un mensonge clair de leur part, car ils n’avaient aucune foi en l’existence d’Allah qui créa les cieux et la terre. Cette argumentation est prouvée par le fait qu’Allah leur a ordonné dans le Coran de méditer sur la création des cieux et de la terre, pour qu’ils sachent que cette création et le fruit d’un créateur, qui les a créé (eux même) afin qu’ils se soumettent.
Allah – Exalté soit-Il – dit :
« Ne considèrent ils donc pas les chameaux comment ils ont été créés, le ciel comment il est élevé, les montagnes comment elles sont dressées, et la terre comment elle est nivelée ? Eh bien rappelle (Ô Muhammad ) tu n’es qu’un rappeleur, et tu n’es pas un dominateur sur eux. »Sourate 88 : L’enveloppante (Al-Gasiyah) verset 17 à 22.
Allah – Exalté soit-Il – dit :
« Et votre divinité est une divinité unique. Pas de divinité à part Lui, le tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux. Certes dans la création des cieux et de la terre, dans l’alternance de la nuit et du jour, dans le navire qui vogue en mer chargée de choses profitables aux gens, dans l’eau qu’Allah fait descendre du ciel par laquelle Il rend la vie à la terre une fois morte et dans les nuages soumis entre ciel et terre, en tout cela il y a des signes pour un peuple qui raisonne. »Sourate 2 : La vache (Al-Baqarah) verset 163 et 164.
Ils répondaient à ces versets en disant :
« Réduira-t-il les divinités à un seul Dieu ? Voilà une chose vraiment étonnante. »Sourate 38 : Sad verset 5.
S’ils avaient foi en Allah Créateur des cieux et de la terre et de ce qu’ils contiennent pourquoi Allah leur aurait demandé de méditer sur les chameaux comment ils furent créés, sur les montagnes comment elles furent dressées, sur la terre comment elle fut nivelée, et sur les cieux comment ils furent élevés ?
Leur réponse après la question du Prophète – qu’Allah lui accorde la paix et la grâce – lorsqu’il leur fut prouvé l’existence d’ Allah après la réflexion sur la création :
« Qui a créé les cieux et la terre ? Ils dirent alors : Allah. »
Concernant leurs propos « Nous les adorons afin qu’ils nous rapprochent davantage d’Allah. » Ceci n’est qu’un mensonge prouvé par le Coran. Lorsque Allah dit à la fin du verset ; « Allah ne guide pas celui qui est menteur grand ingrat. »(Sourate 39 : Les groupes (Az-Zumar) verset 3).
Allah dit également :
« Ils vous satisfont de leurs bouches tandis que leurs cœurs se refusent. »
Sourate 9 : Le repentir (At-Tawbah) verset 8.
Ils n’est pas autorisé où juste qu’une personne conclue, après cette argumentation tirée de ces deux versets [ « Nous ne les adorons.. » « Si tu leur demandes.. »], qu’ils étaient unificateurs (muwahidin) d’un tawhid qui s’appelle le « tawhid de la souveraineté », mais au contraire cette conclusion et en contradiction avec le Coran qui les a qualifié de mécréant ! Il apparaît donc que cette conclusion superficielle et faible de sens, ne peut émaner seulement que d’une personne ayant peut de savoir dans la science du Coran, de la sunna ainsi que dans les règles du tawhid démontrées dans le livre saint et la sunna authentique, et ceci est démontré par :
Troisièmement : Les polythéistes étaient connus pour l’adoration de ces idoles (statues) lors de pèlerinage, « Et ils adoptèrent des divinités en dehors d’Allah, dans l’espoir d’être secouru.. »( Sourate 36 : Ya-Sin verset 74 ), « Que vous en semble (des divinités) Lat et Uzza, ainsi que Manat, cette troisième autre ? » Il est connu d’eux qu’ils disaient : « Ce n’est que des matrices qui propulsent, est une terre qui avale et seul le temps nous fait périr ».
Allah – Exalté soit-Il – nous dit à leur sujet :
« Et ils dirent, « Il n’y a pour nous que la vie d’ici bas : Nous mourrons et nous vivons et seul le temps nous fait périr. » Ils n’ont de cela aucune connaissance, ils ne font qu’émettre des conjectures. »Sourate 45 : L’agenouillée (Al-Jathya) verset 24.
Un d’entre eux dit au Prophète – qu’Allah lui accorde la paix et la grâce – :
« Qui va redonner la vie a des ossements une fois réduits en poussière ? » Sourate 36 : Ya-Sin verset 78.
Allah – Exalté soit-Il – a été très expressif sur leur mécreance dans Son saint livre, quand il dit :
« Et quand on leur dit : « Prosternez-vous devant le Tout Miséricordieux », ils disent «Qu’est ce donc que le Tout Miséricordieux ? Allons nous nous prosterner devant ce que tu nous commande ? » Et ils accroient leur répulsion. »Sourate 25 : Le discernement (Al Furqane) verset 60.
Est-ce qu’ils exprimaient l’existence du Miséricordieux du tout Miséricordieux ?! S’ils avaient réellement foi en Allah créateur de toute chose, pourquoi donc Allah leur dit :
« Allah ne s’est point attribué d’enfant et il n’existe point de divinité avec Lui, sinon chaque divinité s’en irait avec ce qu’elle a créé, et certaines seraient supérieures aux autres. (Gloire et pureté) à Allah il est supérieur à tout ce qu’ils décrivent. »Sourate 23 : Les croyants (Al-Muminune) verset 91.
Quatrièmement : Ibn Taymiya – qu’Allah lui fasse miséricorde – qui est l’instigateur de cette décomposition du tawhid, dit que les polythéistes proclamaient l’unicité d’Allah dans le domaine de la souveraineté (tawhid el rouboubiya), et qu’ils ne lui reconnaissaient pas celui de la divinité (tawhid el oulouhiya), et que les musulmans qui contredisent ses avis reconnaissent Allah dans sa souveraineté et non pas dans sa divinité, de ce fait il les rend mécréants, et voilà donc le but visé par cette décomposition.
Article en provenance d’aslama.com traduit par Sayyidî ‘Abdelkader Sadouni.
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