QUESTION :
Salam Alaykom wa ra7mato Allah wa barakatoh,
J’ai une nouvelle question.
Je vais enfin pouvoir me recueillir sur la tombe de mon très cher père Allah yar7amo pour la première fois depuis son décès. Je souhaiterais profiter de vos conseils concernant les versets coraniques ainsi que les invocations les plus méritoires pour les lui dédier lors de cette visite que j’attends avec impatiente.
Barak Allaho fikom
REPONSE :
Wa’alaykoumou Salâm wa Rahmatoullah wa Bârakatuh
Qu’ALLÂH lui accorde Son paradis.
La mort est un passage obligé pour toutes les créatures, et c’est un rappel pour les vivants.
Puisse ALLÂH faire de votre visite un rappel profitable pour vous, comme pour nous, et une miséricorde pour votre père.
Il existe 2 aspects dans le rapport que l’on a avec nos proches décédés.
1) Le 1er aspect concerne la visite effective du défunt au cimetière.
Juridiquement dans le droit Mâlikite, il est permis aux hommes comme aux femmes de visiter les morts dans les cimetières, conformément au hadith prophétique :
« Je vous avait interdit de visiter les cimetières. Visitez-les désormais, car ils incitent au détachement en ce monde et rappellent la vie dernière ». (Rapporté par Ibn Maja, d’après Ibn Mas’ud »).
Il existe une nuance entre la vieille femme et la jeune fille. Pour la vieille femme c’est permis, pour la jeune fille c’est permis uniquement à condition qu’il n’y ai aucun homme dans le cimetière à proximité.
Lorsque l’on visite un cimetière on doit se conformer à des bons usages. On fera en sorte que notre coeur soit attentif et que le fruit de la visite ne soit pas un simple circuit entre les tombeaux, ce qu’une bête ferait de la même façon que lui. Que ALLÂH nous en préserve !
On aura plutôt en vue, dans notre visite : la Satisfaction d’ALLÂH, l’amendement de notre coeur corrompu et le fait d’être bénéfique pour le défunt, par la récitation du Coran auprès de lui.
On s’abstiendra de marcher sur les tombes, de s’asseoir dessus. On saluera en entrant dans le cimetière et on s’adressera aux morts comme à des présents, en disant :
« السَّلامُ عَلَيْكُم دارَ قَوْمِِ مُؤْمِنِين «
« Que la paix soit avec vous, demeure des gens croyants ! »
C’est ainsi que le Prophète ﷺ disait. Il a utilisé le terme de demeure pour signifier ses habitants, car les Arabes désignent parfois par le domicile, ses occupants. (Ce qu’on appelle en français une métonymie).
Lorsque le visiteur arrivera devant la tombe de son mort qu’il connait en particulier, il le saluera aussi et dira :
» عَلَيْكَ السَّلام «
« Qu’avec toi soit la paix »
L’imâm at-Tirmidhî a rapporté dans son al-Jâmi’ qu’un homme arriva auprès du Prophète ﷺ en disant : « Qu’avec toi soit la paix ». Il lui répondit :
» لا تَقُلْ عَلَيْكَ السَّلام فإنَّ عَلَيْكَ السَّلام تحِيَّةُ المَيِّت «
« Ne dis pas « Qu’avec toi soit la paix », car « avec toi soit la paix ! » est la salutation adressée au mort ».
Il convient aussi qu’il se tourne vers son visage, comme il le ferait s’il s’adressait à lui, vivant, conformément au bon usage. Et c’est aussi le cas ici.
Il tirera leçon ensuite de qui a fini par être sous terre et s’est séparé de sa famille et de ses amis, après avoir conduit des armées, rivalisé avec les compagnons et les proches et amassé des biens précieux. Celui-ci a connu la mort au moment qu’il n’attendait pas et les frayeurs qu’il ne prévoyait pas.
‘Aïcha (Qu’ALLÂH soit Satisfait d’elle) a relaté : « J’ai demandé : Ô Messager d’ALLÂH ! Qu’est-ce que je dis en entrant au cimetière ? – Dis :
» السَّلامُ على أهْل الدِّيار مِنَ المُؤمِنينَ وَالمُسلِمين وَيَرْحَم اللهُ المُستَقْدِمين مِنَّا والمُستَأَخِرين وَإنّْ شاءَاللهُ بِكُم لاحِقون «
» Que la paix soit avec vous, gens des demeures, croyants et musulmans ! Dieu fasse Miséricorde aux prédecesseurs parmi nous et à ceux qui viendront après ! Si ALLÂH le veut, nous allons certes vous rejoindre ».
(Rapporté par l’imâm Muslim, d’après Burayda ibn al-Husayb)
Ainsi que d’autres ahadith prophétiques sur le même thème :
» Qui désire se rendre auprès d’une tombe, qu’il s’y rende. Mais ne dites pas de propos irréfléchis ». C’est à dire des propos indécents.
« Lorsqu’un homme passe devant la tombe de son frère croyant qu’il connaissait et le salue, celui-ci lui rend alors le salut ».
Parmi les bonnes manières lors de la visite des tombes au cimetière, il y a le fait de ne pas exagérer dans les pleurs et les éloges. D’après Anas Ibn Mâlik, l’Envoyé d’ALLÂH ﷺ a dit :
« Lorsque le mort est déposé dans sa tombe et que sa famille clame : « Toi qui étais un illustre, toi le noble, toi l’émir ! », l’ange dit : « Écoute ce qu’ils disent. Tu étais illustre ? Tu étais émir ? Tu étais noble ? Le mort dit alors : « Ah ! Si jamais ils se taisaient ! » Il est alors comprimé avec pression qui entremêle ses côtes les unes dans les autres ».
L’imâm Al Qortobi dit : » Nos savants (Qu’ALLÂH les ai en miséricorde) ont dit : « Une partie, si ce n’est la plupart des savants, déclarent que le mort est tourmenté par les pleurs des vivants, quand les pleurs sont la coutume du mort et son choix.
Il en va ainsi lorsque la personne le recommande avant de mourir. Cependant, il a été rapporté ce qui indique que le mort subit le tourment à cause des pleurs des vivants pour lui, même si ce n’était pas son usage, son choix ou sa recommandation.
Cela s’appuie sur le hadith d’Anas précité et ce qui a été rapporté du hadith de Qayla, fille de Mahrama.
Auprès du Prophète ﷺ, celle-ci avait évoqué son fils mort et pleura. Le Messager de Dieu ﷺ dit alors :
« Est-ce trop difficile pour l’un de vous de fréquenter les siens et bonne manière, en ce monde. Ainsi, quand Celui qui est plus soucieux d’eux que vous-mêmes s’interposera par la mort entre eux et vous, dites la formule du retour à Dieu : « Inna li-l-Lahi wa-inna ilayhi raji’un ». Mon Dieu ! Récompense-moi dans ce qui est passé et assiste-moi dans ce que tu as réservé pour le futur ! Par Celui qui détient l’âme de Muhammad en sa main, quand l’un de vous pleure, il cause les pleurs de son compagnon (défunt)! Adorateurs de Dieu ! Ne tourmentez pas vos morts ! ».
2) Le 2nd aspect concerne ce que l’on peut faire pour la personne défunte au cimetière ou en dehors du cimetière.
Si la personne nous ai chère, il est possible pour nous, vivants, de lui être profitable, et cela de plusieurs manière.
Tout d’abord en réglant ses dettes. En effet le remboursement des dettes, aux dires du Prophète, figure parmi les problèmes majeurs qui peuvent retarder la libération de l’âme : « L’âme du croyant est retenue prisonnière tant que ses dettes n’ont pas été réglées » (Nawawy, 1991 : 263) ; aussi, comme le recommande un hadith, ses héritiers doivent-ils s’en acquitter rapidement : « Il convient de rembourser les dettes du mort sans tarder »
Ensuite en invoquant le pardon en sa faveur.
En effet, on apprend dans une hadith :
« Il y a 7 choses qui continuent à être comptées en rétribution pour la personne, après sa mort, dans sa tombe : qui a enseigné une science, a ouvert une voie d’eau, a creusé un puits, a planté un palmier, a construit une mosquée, a légué un exemplaire du Coran ou a laissé un enfant qui demande pardon à ALLÂH pour lui, après sa mort ».
Autre hadith :
Quand tu fais une aumône pour le compte d’un défunt, un ange l’apporte sur un plateau de lumière et se tient debout au-devant de la tombe, puis appelle : « Toi qui occupes cette tombe étrangère ! Tes proches t’ont offert ce présent ! Accepte-le ! » Il le lui introduit dans sa tombe dont il étend les entrées et qu’il illumine. Le défunt dit alors : « Que Dieu récompense ma famille par la meilleure récompense ! » Le voisin jouxtant cette tombe quant à lui dit : « Je n’ai pas laissé d’enfant et personne ne se rappelle de moi ». Celui-ci est affligé et l’autre se réjouit de l’aumône ».
Aussi, il est recommandé et profitable pour le défunt de réciter une partie ou tout le Coran pour que les récompenses de la récitation lui soit compté en sa faveur. En effet Le Messager d’ALLÂH ﷺ a dit :
« Lisez Yâ-Sîn pour vos morts. »
“Il n’y a pas une personne qui meurt et pour laquelle la sourate Yâ-Sîn est lue, sans que Allâh ne lui facilite”
No Comments